Tales from Nouvelle-Aquitaine #90
En français et en anglais…
Contes de Nouvelle-Aquitaine #90
“Comment vas-tu ?”
(En Anglais “How are you”?)
Ce salut français le plus informel, normalement précédé ou suivi du retour du “Bise” (normalement un baiser sur l’une ou l’autre joue) a été la question la plus fréquemment posée lors de nos sorties ces derniers temps.
Il a été agréable de profiter du temps libre avec des amis en profitant des dernières chaleurs de l’automne.
“Apportez votre basse”…
Mi-octobre, nos amis Jenny et Dan avaient réservé une table au Café du Boulevard, dans la ville voisine de Melle, où un trio de jazz se produisait, suivi d’une session impromptue où les musiciens locaux pouvaient se joindre à eux et jouer quelques morceaux. Jenny a suggéré que si j’apportais ma basse, je pourrais être l’un d’entre eux.
J’avais un petit problème.
En tant que musicien en Angleterre, on m’aurait normalement envoyé les chansons à l’avance, suivies de plusieurs répétitions avant même d’oser monter sur scène. Quelques semaines auparavant, j’étais tombé en travaillant dans le jardin, atterrissant sur le côté gauche. J’avais alors disloqué trois côtes, comme l’avait confirmé mon médecin. Cela allait être un sacré défi.
Ma blessure m’a empêché de jouer de ma contrebasse et j’ai dû annuler un autre concert qu’on m’avait demandé de donner. Cela m’a bouleversé. Depuis trente-six ans que je joue sur scène, je n’ai jamais eu à refuser un concert, même si parfois j’ai dû faire face à des circonstances presque impossibles. Il y a toujours un moyen de contourner le problème…
J’ai branché ma basse électrique et ajusté ma posture. Je me sentais bien, alors je me suis dit que j’allais prendre la basse et voir ce qui se passait.
Le premier set a été joué par le trio de jazz qui était des professionnels chevronnés. Leur jeu était absolument incroyable et ils étaient aussi très sympathiques. Il y a eu une pause pour le dîner. Je me suis soudain rendu compte que je n’avais aucun filet de sécurité, que je ne connaissais aucun des musiciens et que je ne savais rien de ce qui allait être joué… Je n’avais pas joué sur scène depuis quatre ans… Cela pouvait être dangereux !
Eh bien, parfois, dans la vie, il faut savoir prendre des risques. Les deux premiers numéros étaient des standards de jazz, alors je me suis assis et j’ai gardé la basse simple mais solide. Ils ont rapidement voulu un troisième numéro. J’ai suggéré “I Wish” de Stevie Wonder. Bien que ce soit l’une de mes chansons préférées de tous les temps, je ne l’avais jamais jouée en concert. Nous avons accepté. Les dix minutes suivantes ont été une version étendue du paradis musical. Une dame est venue du fond du public et l’a chantée parfaitement mot pour mot. Une section de cuivres complète est apparue de ce qui semblait être les toilettes (ne demandez pas) et avant longtemps nous avons soulevé le toit sous des applaudissements nourris.
Krysia et moi sommes partis peu après après avoir été invités à revenir une autre fois par les musiciens et le propriétaire du café !
“Ah bah Oui, avec plaisir !” J’ai rayonné.
Le dimanche suivant, c’était le service commémoratif annuel organisé par l’ANACR locale (anciens combattants et amis de la résistance) dont je suis membre. Il y a eu le Défilé annuel au cimetière local de Sauze Vaussais, où des couronnes ont été déposées sur les tombes des soldats tombés au combat, et un retour au mémorial sur la place du marché où des discours ont été prononcés et des fleurs déposées.
On m’avait demandé de déposer une rose sur la pierre commémorative au nom du contingent anglais de notre région, puis de chanter l’hymne national anglais. C’était un moment d’humilité incroyable devant tous les gens rassemblés. C’était vraiment touchant de voir les dignitaires en uniforme saluer l’hymne national anglais en signe de respect.
Malgré tout ce qui s’est passé sur le plan politique au Royaume-Uni ces dernières années, nos amis français se souviennent toujours de ceux qui ont donné leur liberté pour que nous puissions jouir de la nôtre aujourd’hui. Des organisations comme l’ANACR continuent de partager leur histoire avec les écoliers de notre région dans l’espoir d’éduquer pour l’avenir.
Après la cérémonie, Krysia avait prévu un déjeuner chez nous pour nos amis qui étaient venus soutenir cette journée. Le temps avait été clément le matin et s’est réchauffé au fur et à mesure que le déjeuner était servi. En fin d’après-midi, le soleil était chaud et nous avons passé quelques heures à discuter dans le jardin. Comme il n’avait pas cessé de pleuvoir la semaine précédente, nous en avons profité au maximum. Dans l’ensemble, c’était une sacrée journée.
“Bienvenue à Limalonges !
Notre gîte de l’aile est avait été réservé pour une semaine fin octobre pour un couple qui achetait une maison dans le village. Nous voulions absolument les accueillir.
Lorsque nous sommes arrivés ici il y a cinq ans, notre agent immobilier de l’époque, Tracy, et son mari, Gary, ont été très gentils en nous montrant les ficelles du métier et en nous aidant à nous installer. Tout ce qu’ils ont demandé, c’est qu’à chaque fois que quelqu’un de nouveau arrivait dans le village, nous lui montrions la même gentillesse qu’ils nous avaient montrée. C’est quelque chose dont nous nous sommes toujours souvenus. Nous considérons qu’il s’agit d’une “action positive” et pourquoi pas. Un peu de gentillesse fait du bien. De plus, Colin et Chris sont un couple charmant et sont devenus des amis depuis.
Il y a toujours eu une pièce manquante dans le puzzle du Logis de Limalonges. Au-dessus de notre porte d’entrée se trouve ce qui semble être un morceau de pierre vierge. Pendant longtemps, nous ne savions pas ce qui avait pu s’y trouver. J’ai pensé qu’à l’origine, il s’agissait peut-être d’un ancien blason familial datant de l’époque où la famille Brothier résidait ici. C’est notre chère amie et ancienne propriétaire Nicole qui nous a dit ce qui avait été là auparavant. Nicole nous a dit que c’était un cadran solaire depuis de nombreuses années. Il y avait encore des traces des chiffres originaux gravés sur la pierre usée par le temps qui s’était effacée il y a un siècle.
Krysia a eu l’idée géniale d’acheter un cadran solaire pour mon anniversaire. La difficulté était de l’installer. Il n’y avait qu’un seul homme pour ce travail. Je suis allé parler à Philippe. En un rien de temps, Philippe a mesuré la pierre et m’a invité dans son atelier. Une caverne d’Aladin où l’on trouve à peu près tout ce dont on peut avoir besoin pour réparer ou créer. Et tous les outils pour faire le travail aussi. En un rien de temps, Philippe a créé un support pour le cadran solaire et façonné un crochet pour l’arrière du socle. Il a fait en moins d’une heure ce que je serais encore en train de réfléchir à la manière de réaliser.
Il m’a dit : “Il suffit d’avoir les bons outils pour faire le travail”.
Comme il avait raison. Nous avons trinqué à l’installation avec un verre ou deux de Pineau. Il était plutôt approprié que Philippe pose la dernière pièce du puzzle, puisqu’il connaît notre maison pour avoir vécu en face la majeure partie de sa vie.
Avec l’arrivée de l’hiver, il restait un dernier rendez-vous annuel dans le calendrier de notre village. Le défilé commémoratif du 11 novembre. A quelques pas de l’école, les enfants déposaient des couronnes et une minute de silence était observée pour commémorer le moment de l’armistice de la première guerre mondiale. Nous avions toujours gardé un couple de coquelicots et voulions porter un Bleuet de France à côté par respect. Krysia a réussi à les trouver sur un site internet qui leur est dédié.
Pour ceux qui sont intéressés, vous pouvez trouver le site du Bleuet de France ici : www.onac-vg.fr/dons.
“Beaujolais Nouveau ’22
L’un des grands événements annuels ici en France. Limalonges ne fait pas exception.
Plus de quatre-vingt-dix personnes avaient réservé une place pour le petit déjeuner Beaujolais au “Bebert’s Bar” ici dans le village. En fait, il était sursouscrit. Notre ami Peter nous avait ajouté à sa liste d’environ vingt-cinq personnes. La journée s’annonce fabuleuse. Comme le veut la tradition, nous sommes tous assis à de longues tables avec des bancs en bois où l’on partage la nourriture et le vin.
Les entrées se composaient d’énormes pâtes et de charcuterie, suivies des désormais familières omelettes géantes remplies de champignons, de bacon et d’oignons. Et elles étaient vraiment délicieuses. On dit que le Beaujolais de cette année a été parmi les meilleurs de ces dernières années en raison de l’été exceptionnellement long et chaud.
Nous avons certainement passé une excellente journée, français et anglais confondus. Nous sommes très heureux que nos nouveaux voisins et amis Colin et Chris aient pu goûter pour la première fois à la vie d’un village.
Et que cela continue longtemps.
À la vôtre ! 😊😊 🇫🇷🍷🍷❤🇪🇺🇺
Paul & Krysia x
Le Logis De Limalonges
Tales from Nouvelle-Aquitaine #90
“Comment vas-tu ?”
(How are you?)
This most informal of French greetings normally preceded or succeeded by the return of ‘Le Bise’ (normally one kiss on either cheek) has been the most common question asked when out and about of late.
It has been nice to make the most of some ‘temps libre’ (free time) with friends enjoying the last of the Autumnal warm weather.
“Bring your bass”..
Mid October and our friends Jenny and Dan had reserved a table at Le Cafe du Boulevard in the nearby town of Melle where a jazz trio would be playing followed by a impromptu session where local musicians could jump up and play a few numbers. Jenny suggested that if I brought my bass along I could be one of them.
I had a slight problem.
As a musician back in England I would normally have been sent the songs in advance followed by several rehearsals before even daring to step on stage. A few weeks earlier I had fallen over whilst working in the garden landing on my left side. This resulted in me having dislocated three ribs as my doctor confirmed. This was going to be quite a challenge.
My injury meant that I couldn’t play my upright bass and had to cancel a separate gig I’d been asked to play. This was upsetting. I have never had to turn down a gig in all of the thirty six years I’ve been playing live despite at times, during some almost impossible circumstances. There is always a way around it…
I plugged in my electric bass and adjusted my posture. It felt ok, so I thought I would take the bass and see what happened.
The first set was played by the jazz trio who were seasoned professionals. Their playing was absolutely incredible and a really nice bunch too. There was a break for dinner. It suddenly dawned on me I had no safety net of not knowing any of the musicians or none of what was about to be played… I hadn’t played live for four years… this could be dangerous!
Well sometimes in life you just have to take chance. The first two numbers were jazz standards so I sat back and kept the bass simple but solid. They quickly wanted a third number. I suggested ‘I Wish’ by Stevie Wonder. Though one of my favourite songs of all time, I had never played it live. We agreed. The next ten minutes were an extended version of musical heaven. A lady came from the back of the audience and sang it perfectly word for word. A full brass section appeared from what seemed to be the toilet (don’t ask) and before long we raised the roof to rapturous applause.
Krysia and I left soon afterwards after being asked back on another occasion by the musicians and the owner of the café!
“Ah bah Oui, avec plaisir!” I beamed.
The following Sunday was the annual commemorative service organised by the local ANACR (ancient combatants and friends of the resistance) of which I am a member. There was the annual Défilé (March) to the local cemetery in nearby Sauze Vaussais where wreaths were laid on the graves of the fallen and a return to the memorial in the market square where speeches were given and flowers placed.
I had been asked to place a rose at the memorial stone on behalf of the English contingent in our area followed by the English national anthem. It was an incredibly humbling moment standing in front of everyone assembled. It was really touching to see the dignitaries in uniform saluting the English national anthem out of respect.
Despite everything that’s happened politically in the UK these past years our French friends still care to remember those that gave their freedom so we could enjoy ours today. Organisations like the ANACR continue to share their history with the school children in our area hoping to educate for the future.
Following the ceremony Krysia had planned a lunch at ours for our friends who came to support the day. The weather had been kind in the morning becoming warmer as lunch was served. By late afternoon the sun was hot and we spent a few hours chatting in the garden. Given it had rained non-stop the week before we certainly made the most of it. All in all it had been quite a day.
“Bienvenue à Limalonges”!
Our East Wing Gite had been booked for a week in late October for a couple who were buying a house here in the village. We certainly wanted to welcome them.
When we first arrived here five years ago our then estate agent Tracy and her husband Gary were very kind in showing us the ropes and helped us in getting settled in. All they asked was that whenever someone new arrived in the village, we showed them the same kindness they had shown us. This was something we have always remembered. We consider it ‘paying forward’ and why not. A little kindness goes a long way. Besides, Colin & Chris are a charming couple and have since become friends.
There had always been one piece of the jigsaw ‘missing’ here at Le Logis de Limalonges. Above our front door is what appears to be a blank piece of stone. For a long time we couldn’t work out what may have been there. I thought it originally may have been an old family crest from the days when the Brothier family were in residence. It was our dear friend and former owner Nicole who told us what had been there previously. Nicole told us it had been a sundial many years before. There were still traces of the original numbers scribed onto the weathered and worn stone that had long since faded a century ago.
Krysia had the inspired idea of buying a sundial for my birthday. The difficulty was installing it. There was only one man for the job. I went to speak with Philippe. In no time Philippe had measured the stone and invited me into his workshop. An Aladdin’s cave of just about everything your would ever need to make repair or create. And every tool to do the job too. In no time Philippe had created a bracket for the sundial to sit on and fashioned a hook for the back of the plinth. He had done in under an hour what I would still be thinking about how to achieve.
“It’s just a question of having the right tools for the job” he said.
How right he was. We toasted the installation with a glass or two of Pineau. It was rather appropriate that Philippe fitted the last piece of the jigsaw given he has known our home having lived opposite it most of his life.
With Winter upon us there was one last annual civic date to attend in our village calendar. The 11 November memorial défilé. A short walk from the school where children would lay wreaths and a minutes’ silence observed to commemorate the moment the armistice of the First World War. We had always kept a couple of poppies and wanted to wear a Bleuet de France next to it out of respect. Krysia managed to find them on a website dedicated to them.
For those interested you can find the Bleuet de France site here: www.onac-vg.fr/dons
“Beaujolais Nouveau ‘22”
One of the big annual events here in France. Limalonges is no exception.
Over ninety people had reserved a place for the Beaujolais breakfast at ‘Bebert’s Bar’ here in the village. In fact it was over subscribed. Our friend Peter had added us to his list of around twenty five alone. It was to be a fabulous day. As is tradition, we all sit at long tables with wooden benches where food and wine is shared.
The starters comprised of huge pâtes and charcuterie followed by the now familiar huge omelettes filled with mushroom bacon and onion. And very delicious they were too. This years’ Beaujolais is said to have been amongst the best in recent years due to the exceptionally long hot summer.
We certainly had a great day French and a English alike. We were really glad that our new neighbours and friends Colin and Chris were able to experience their first taste of proper village life.
And long may it continue.
À la vôtre! 😊😊 🇫🇷🍷🍷❤🇪🇺
Paul & Krysia x
Le Logis De Limalonges
